Société des Amis de la Bibliothèque Forney



LE DÉPARTEMENT DES ARTS DE L'ISLAM
AU MUSÉE DU LOUVRE


par Claudine CHEVREL


Article de Claudine Chevrel, (Conservateur en Chef à la Bibliothèque Forney), paru dans la revue SABF (Sté des Amis de la Bibibliothèque Forney) 2012 - Bulletin n° 194



Né de la volonté du président Jacques Chirac, en août 2003, soutenu par son successeur Nicolas Sarkozy qui pose la première pierre en juillet 2008, le nouveau département des Arts de l'lslam au Louvre a été inauguré en septembre dernier par François Hollande, après quatre années de travaux intensifs.

Le département des Arts de l'Islam est l'aboutissement du plus grand chantier ouvert au musée du Louvre depuis les travaux du Grand Louvre. Dotée de plus de quinze mille objets et complétée par les trois mille cinq cent oeuvres déposées par le musée des Arts Décoratifs, cette collection témoigne de la diversité des créations artistiques issues de mille deux cent ans d'histoire et d'un territoire déployé sur trois continents. Les nouveaux espaces mettent ainsi en lumière l'une des collections les plus riches et les plus belles du monde dans le domaine des arts de l'Islam du 7ème au 19 ème siècle.

En français, le mot "Islam" a deux sens :
- "islam" désigne la sphère religieuse
- et "islam" évoque la civilisation.
Pour parler de la religion, le terme "musulman" est également utilisé - c'est la formule employée à la genèse de cette collection, avec la création en 1893 d'une "section des arts musulmans".

L'importance prise par la notion d' "art islamique" à partir de 1946 élargit considérablement le champ d'étude : les appellations "islam" et "art islamique" se sont alors imposées. Cette dénomination est aujourd'hui justifiée. En effet, l' "art musulman" désigne exclusivement l'art qui est destiné à la sphère religieuse. Cette définition est assez restrictive ; c'est l'art des mosquées, des copies coraniques, etc. Mais le monde islamique dans son immensité, de l'Inde jusqu'à l'Espagne, sur plus de douze siècles d'histoire, se compose-t-il uniquement d'art religieux ? Bien sûr que non. Il a largement produit des objets pour des élites, dont il n'est d'ailleurs pas toujours assuré qu'elles aient été musulmanes. Et ces objets appartiennent au monde civil, au monde du pouvoir ; il est donc logique d'y appliquer le terme d' "islamique". De même, le monde islamique comprend des peuples non-musulmans, à l'instar de la Syrie, dont la population, au 12ème siècle, demeurait majoritairement chrétienne.


La collection des Arts de l'Islam

Dès l'origine du Museum central des arts, nom donné au Louvre après la Révolution, quelques objets islamiques issus des collections royales forment le petit noyau de ce qui constitue aujourd'hui la collection du département des Arts de l'lslam. Mais c'est véritablement à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, sous l'impulsion conjointe d'amateurs éclairés et d'historiens, que les acquisitions s'accélèrent. En 1893, un conservateur chargé des "arts musulmans" est nommé au sein du département des Objets d'Art. Paris est alors le point névralgique du commerce d'art et la capitale des études consacrées à l'Orient. Au lendemain des premières expositions consacrées aux Arts de l'Islam à Paris, en 1893 et en 1903, la collection s'est considérablement enrichie dans un contexte d'émulation artistique entre amateurs.

Dans la première moitié du 20ème siècle, le Louvre a ainsi acquis des oeuvres importantes sur le plan historique, souvent inscrites au nom de souverains, tandis que se constituait à l'Union Centrale des Arts Décoratifs, un ensemble bien différent de pièces à l'esthétique brillante, à la technique et au graphisme novateurs qui servirent souvent de modèles durant cette période d'essor des "arts industriels". Les deux collections sont ainsi étonnamment complémentaires : le Moyen-Âge islamique brille surtout au Louvre, tandis que les arts des grands Empires modernes de l'lslam, du 16ème au 18ème siècle, rayonnent au musée des Arts Décoratifs. La collection de ce musée compte, en particulier, de nombreux et très beaux textiles (tissus et tapis), si essentiels dans les cultures de l'lslam.
Très réputée auprès des amateurs et des spécialistes, elle n'était malheureusement plus exposée depuis de nombreuses années et aucune place n'avait pu lui être dévolue dans le projet du musée rénové et inauguré en 2006.

Au Louvre, s'expose depuis 1905, au pavillon de l'Horloge, une collection encore éparse où dominent les "cuivres arabes" dont le prestigieux bassin dit Baptistère de Saint Louis (Syrie ou Égypte, 1320-1340), mais aussi des objets de verre émaillé, de la céramique et des "bois arabes". Bientôt, la salle du Dôme se trouve dominée de toute sa hauteur par un grand tapis persan, dit Tapis de la collégiale de Mantes, que le musée acquiert en 1912, et qui sera accroché au mur tel un grand tableau. Jusqu'en 1914, la salle changera au gré de l'ajout de nouvelles pièces, issues la plupart du temps de dons.
Les collections dites "d'art musulman" bénéficient, à la veille de la guerre, d'une donation importante faite par la baronne Alphonse Delort de Gléon en mémoire de son mari. La Première Guerre mondiale diffère cependant la réalisation d'un projet de réaménagement pour sa présentation, et ce n'est qu'en 1922 que de nouvelles salles, agrandies, sont ouvertes dans le pavillon de l'Horloge. Mais l'entre-deux-guerres et l'ère de la décolonisation éloignent peu à peu le regard de cette culture et de sa langue fondatrice, l'arabe. Les collections trouvent alors refuge dans la Chapelle. L'espace y est beaucoup plus petit et la sélection d'oeuvres exposées plus limitée.
En 1987, la collection n'est que très partiellement exposée dans le département des Antiquités orientales. En 1993, sont ouvertes de nouvelles salles dans le cadre du Grand Louvre, sur près de 800 m². Cet espace permet un premier déploiement important des collections, dans une présentation chronologique, mais reste exigu au regard de la richesse des collections. En 2001, Henri Loyrette, président-directeur du Louvre, animé d'une forte volonté d'offrir à ces collections la place qu'elles méritent, engage un ambitieux projet qui intègre la redécouverte d'une autre collection, voisine et oubliée, celle du musée des Arts Décoratifs. En 2003, suivant la volonté du Président de la République Jacques Chirac, un 8ème département dédié aux Arts de l'Islam est créé au Louvre. Il s'appuie sur la collection du musée, riche de quelques 15.000 pièces, et complétée par l'important dépôt de 3.500 oeuvres du musée des Arts Décoratifs. Ces ensembles exceptionnels comptent de véritables chefs-d'oeuvre qui couvrent avec éclat le champ culturel du monde de l'lslam dans toute son ampleur géographique, de l'Espagne jusqu'à l'lnde, et chronologique, du 7ème au 19ème siècle. Le département continue, en outre, à enrichir ses collections par achat ou par don. Le musée du Louvre possède aujourd'hui l'une des collections les plus riches et les plus belles du monde dans le domaine des Arts de l'lslam.

Depuis l'annonce, en juillet 2005, du choix des architectes pour les nouveaux espaces des Arts de l'lslam, un vaste travail de documentation scientifique, de recherche et de restauration, a été entrepris sur la collection. Garantir la meilleure conservation et lisibilité des oeuvres de cet ensemble unique au monde est l'objectif de ce chantier des collections. Débuté en 2006, il s'attache, par ailleurs, à répondre à des enjeux liés à l'actualité du département : l'accueil de la remarquable collection du musée des Arts décoratifs, jusqu'alors peu étudiée, et la nécessité d'adapter les outils informatiques afin d'améliorer la traçabilité et le suivi sanitaire des oeuvres.


Inventaire exhaustif, documentation et restauration

La totalité des oeuvres du Louvre a été inventoriée et les inventaires ont été numérisés. Les oeuvres du Louvre ou issues du dépôt du musée des Arts Décoratifs ont été photographiées, mesurées, pesées et ont bénéficié d'un diagnostic de conservation. L'ensemble de ces données a été intégré dans une base spécifique créée à cette occasion. Par son ampleur et son exhaustivité, ce référencement est un outil indispensable à la définition des campagnes de restauration ou de prises de vue complémentaires. Ce travail préparatoire dit "chantier des collections", a nécessité de nombreuses interventions techniques :
- déplacement des objets pour leur étude,
- constat d'état,
- traitement minimal de nettoyage,
- consolidation pour les oeuvres fragiles,
- photographie,
- conditionnement de transport,
- et redéploiement dans les réserves.

Premier chantier d'une telle ampleur jamais réalisé au Louvre, ce travail a permis le traitement documentaire de 18.000 oeuvres (avec autant de photographies) et a nécessité le recours à de nombreux professionnels extérieurs au Louvre, tels des restaurateurs, des documentalistes, des photographes et des manutentionnaires spécialisés, venus travailler aux côtés de l'équipe scientifique du département des Arts de l'Islam.
À l'issue de ce travail préparatoire, a été entrepris un chantier de restauration des oeuvres qui nécessitaient des opérations plus complexes. La campagne s'est déroulée de fin 2007 à fin 2011. Elle a couvert tous les matériaux (céramique, métal, bois, tapis et textiles, pierre, verre, stucs, arts graphiques, etc.) et a permis la restauration de plus de 3.500 pièces. Au cours de ce chantier et parallèlement à des traitements de conservation et de restauration classiques, il s'est avéré nécessaire de mettre au point de nouveaux procédés de restauration en raison, par exemple, de la présence de montages anciens, contraignants et dangereux pour les oeuvres. C'est ainsi que l'intégralité de la collection de près de 2.000 carreaux de céramique ottomane a été démontée de ses anciens supports, avant de faire l'objet d'une campagne intégrale de restauration.
De la même manière, toute la collection de vitraux égyptiens, en grand état de fragilité, fit l'objet d'une étude technique et scientifique approfondie, préalable indispensable à leur restauration. La reconstitution d'un porche de pierre d'époque mamlouke a, elle aussi, constitué un défi de grande ampleur.
Les dernières acquisitions du musée, tel un magnifique tapis de prière iranien du 16ème siècle, ne furent pas oubliées et bénéficièrent toutes d'un examen approfondi, suivi, si nécessaire, d'un traitement permettant leur intégration dans les futurs espaces.


L'architecture

La cour Visconti, l'un des derniers espaces du palais du Louvre encore disponibles mais qui demeurait inaccessible au public, a été choisie pour abriter le nouveau département. Le projet des architectes lauréats, Mario Bellini et Rudy Ricciotti, relève le défi de construire un bâtiment d'avant-garde dans un lieu ancien et classé. Après la restauration, de janvier à décembre 2006, des façades et de la statuaire de la cour Visconti, une excavation de 12 mètres de profondeur y a été réalisée. Les tonnes de terre ne pouvant être excavées par enjambement des ailes sous peine d'abîmer les façades, on s'est résolu à tout faire passer par l'unique porche du côté Seine, large seulement de 2,70 m. Avec la cour Lefuel, la cour Visconti est la plus ornée des cours intérieures du palais du Louvre. Architecturalement complexe, car de construction hétérogène, elle n'offre pas de ligne de corniche continue sur laquelle aurait pu venir se poser aisément une verrière. Une telle structure aurait culminé, en outre, à plus d'une trentaine de mètres au-dessus de collections qu'elle aurait écrasées visuellement. La solution retenue par le projet lauréat a donc consisté à proposer la création d'un écrin de verre et de métal qui se détache des façades historiques.



La cour Visconti



Véritable prouesse architecturale, la couverture forme un nuage doré flottant au-dessus de la muséographie, une "aile de libellule" comme la nomme Mario Bellini. La structure qui la supporte est constituée d'une résille double nappe, de forme libre, réalisée avec des tubes d'acier de diamètre constant et d'épaisseur variable entre 4 mm et 13 mm, selon les efforts dans ces tubes. Le voile de toiture se compose de trois couches : un ensemble de panneaux de verre, permettant d'assurer l'imperméabilité du complexe, et deux mailles de métal déployé entourant la verrière, de couleur or anodisé, clair et brillant. La maille extérieure sert de brise-soleil et la maille intérieure de plafond. La maille intérieure est complétée par un panneau en nid d'abeille métallique qui, sans réduire le passage de la lumière naturelle, permet de limiter les vues latérales et de révéler des vues directes vers l'extérieur.


Muséographie

En venant de la Pyramide, le visiteur du nouveau département des Arts de l'Islam entre soudainement dans un lieu insoupçonné installé au coeur du vieux palais. Face à lui, un jeté de vitrines semble sorti d'un immense jeu de mikado à l'échelle de la cour : en réalité chaque implantation est étudiée avec minutie pour suggérer en douceur le parcours tel qu'il est écrit par les conservateurs. C'est que le projet muséographique refuse le morcellement spatial de la collection pour privilégier la continuité sensorielle des regards autant que la fluidité des parcours. Libérées de toute partition structurelle, de larges étendues se prêtent à l'organisation libre des temps de l'exposition en donnant évidence à la continuité autant qu'a l'articulation stylistique des arts de l'Islam. Le parcours de la visite forme ainsi une boucle n'induisant aucune circulation superflue. Les oeuvres datant du 7ème au 11ème siècle sont au rez-de-cour tandis que le sous-sol, dit "parterre", contient les oeuvres du 11ème à la fin du 18ème siècle et notamment la prestigieuse collection de tapis.

Au rez-de-cour, la lumière naturelle est largement diffusée par le voile de verre, de laiton et d'acier dont la peau multicouche en maîtrise l'intensité. Au parterre, l'ombre et la lumière, au coeur de l'enceinte de béton noir, dessinent un lieu plus mystérieux où la vision du voile de couverture reste cependant présente, conférant à ce dernier le rôle unificateur de la collection. En écho, le sol se couvre de copeaux de cuivre formant une mosaïque discrète dans laquelle la lumière ajoute profondeur et préciosité. Les vitrines, les cimaises et les podiums sont toujours placés au centre des espaces, détachés de l'architecture du palais qui les abrite, et c'est bien là une évidence quand la collection est faite en très large majorité d'objets qui doivent être vus sous toutes leurs faces. La présentation est ordonnée, tour à tour dense pour jouer la répétition des formes, ou aérée pour mettre les oeuvres majeures en exergue. Pas de design superflu pour les supports de présentation quand la collection se caractérise par son extrême raffinement. Les vitrines sont conçues de façon à s'immiscer sans rupture dans le dialogue entre la collection et l'architecture qui la contient : de grands volumes de verre semblent le plus souvent émerger du sol, libérés de toute structure d'encadrement.


Un voyage accompagné au coeur de la civilisation islamique

Le visiteur des espaces des Arts de l'Islam n'est pas convié à un simple parcours au coeur des oeuvres mais à un véritable voyage sensible au sein de la civilisation de l'lslam. À l'entrée des nouveaux espaces, il découvre une animation multimédia, partie intégrante d'un "cabinet des clés" qui s'articule en deux parties placées en début et en fin de parcours ; leur rôle est de démonter un certain nombre d'idées reçues associées à la civilisation islamique, par un jeu d'écrans présentant des objets des collections. Une première animation démontre combien l'art islamique fait largement appel à la figuration et pas seulement à la géométrie ; une seconde explique combien la notion de religieux/profane est parfois complexe à définir et qu'un même objet peut parfois être utilisé dans différents contextes. Le parcours du visiteur est ensuite scandé par quatre panneaux chronologiques illustrés de cartes animées qui servent d'introduction à chacune des quatre sections au sein desquelles sont réparties les collections. A chaque fois, un texte et deux chronologies permettent de se situer sur une période d'environ deux siècles alors qu'une carte animée permet de suivre les évolutions des terres de l'Islam.

Pour lui permettre de comprendre ce qu'il découvre et approfondir certains aspects fondamentaux des arts et de la culture de l'Islam, le visiteur dispose de nombreux outils multimédia : un archéologue et un historien expliquent l'apport des sciences à la connaissance de l'lslam ; d'autres dispositifs multimédia développent des innovations techniques comme celles du verre émaillé, de la céramique lustrée ou des métaux incrustés ; des points d'écoute des langues permettent de se familiariser avec l'arabe, le persan ou le turc afin d 'appréhender la diversité d'une civilisation qui couvre un immense territoire ; des thèmes plus spécifiques comme l'écriture ou la calligraphie sont développés par l'image et par le texte. Plusieurs programmes expliquent le contexte de création de certaines oeuvres majeures comme les relevés des mosaïques de la mosquée des Omeyyades de Damas ou le porche mamlouk exposé pour la première fois dans les salles.
En fin de parcours, la seconde partie du "cabinet des clés" développe trois thèmes centraux de la culture de l'Islam :
- le phénomène urbain et l'importance des villes ;
- la diversité des langues et des cultures, par l'intermédiaire de quinze petites histoires qui mettent en scène des personnages réels ou imaginaires ;
le phénomène religieux, par une introduction aux principales caractéristiques de l'Islam et par l'évocation d'une diversité de tendances plus grande que ce que l'on imagine en général.


Quelques œuvres maîtresses

Haute de 16 cm, la Pyxide d'al-Mughira, boîte ronde en ivoire a été réalisée au 16ème siècle en Espagne. Sur ses flancs, on distingue pas moins de soixante-neuf motifs, figures humaines ou animales.



La Pyxide d'al-Mughira



L'Inde moghole (1526-1858) a fait grand usage des pierres dures (agathe, cristal de roche, jade) comme en témoigne un grand poignard à manche en tête de cheval datant du 17ème siècle, composé d'une lame en acier damassé et damasquiné d'or et d'un manche taillé dans le jade et serti de rubis, d'émeraudes et d'or.



Poignard à manche en tête de cheval



Une des pièces les plus emblématiques de la collection reste le baptistère de Saint-Louis. Réalisé vers 1330-1340 en Syrie ou en Egypte, il est composé d'un alliage cuivreux, d'un décor gravé et incrusté d'argent, d'or et de pâte noire où l'on distingue quatre files de personnages se dirigeant chacun vers un médaillon meublé d'un cavalier. À l'intérieur, des créatures aquatiques évoluent au fond du bassin tandis des combats sanglants décorent la partie supérieure. En France, "enfants de roi et princes de sang" dont le futur Louis XIII reçurent le baptême dans ce baptistère. Acquise lors d'un voyage en Sicile par le comte de Blois-Champagne, qui en fit don à l'abbaye de Saint-Denis en 1152, l'aiguière du trésor de Saint-Denis a été taillée dans un cristal très pur. ll n'existe plus dans le monde que sept exemplaires de cette pièce.



Le baptistère de Saint-Louis



Enfin, le mur ottoman de 12 m en céramique fascine par sa plendeur et témoigne exemplairement d'un long travail de préparation: les 2.000 carreaux ottomans de la collection, en mauvais état et mal numérotés, étaient difficilement identifiables. Il a donc fallu réaliser une nomenclature chiffrée, permettant de les recenser par famille. Le travail a ensuite pris la forme d'un puzzle à constituer : à partir des 506 familles identifiées, un mur a été créé, déroulant sur plusieurs mètres l'effet d'un intérieur d'édifice ottoman. Les carreaux et les bordures devaient être coordonnés stylistiquement de façon cohérente entre eux. Ainsi, les restaurateurs ont dû mettre au point une maquette précise de cette "installation". C'est ensuite qu'a véritablement commencé le puzzle : toutes les photos ont été mises à la même échelle, découpées et regroupées par familles. Un grand support de toile enduite blanche a été monté pour y coller les photos. Les essais de collage ont duré plus d'une année. Puis, l'ensemble a été monté : les carreaux ont été assemblés sur le sol protégé d'un atelier. Chacun des 572 carreaux a ensuite été pourvu d'un montage individuel et les 572 montages de sécurité positionnés pour créer le mur dans son état actuel.



Le mur ottoman





Musée du Louvre, Tous les jours, sauf mardi, de 9h à 18h - Nocturnes jusqu'à 21h45 les mercredi et vendredi.



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