Du 28 février au 17 juin 2017 |
Bibliothèque Forney 1 rue du Figuier 75004 Paris |
du mardi au samedi, 13-19 h. Entrée gratuite. |
LIENS UTILES |
Paris Bibliothèques |
Bibliothèques Spécialisées |
Sortir à Paris |
À loccasion de sa réouverture après travaux, la bibliothèque Forney se propose dexplorer lhistoire du vêtement féminin en France durant la première guerre mondiale.
Peu avant cette période difficile de notre histoire nationale qu'a constitué la première Guerre mondiale, la mode évolue déjà suivant les changements de la société. Les vêtements deviennent plus pratiques, plus simples, les tissus plus faciles dentretien ;
les femmes de la classe aisée changent de tenue moins souvent. La guerre va accélérer ces tendances car la place de la femme dans la société est bouleversée : en effet, les hommes étant tous mobilisés, souvent au front, les femmes doivent les remplacer et occupent des postes dans les infrastructures publiques comme les transports, ou les usines, particulièrement celles qui produisent des armements. Leur façon de shabiller doit sadapter à cette nouvelle fonction et le vêtement civil sinspirera directement du vêtement professionnel.
Parallèlement à cette tendance, les maisons de couture et les fabricants de textiles commencent à rivaliser dingéniosité, afin de maintenir leur rang face aux économies allemande et américaine, en proposant notamment des tissus somptueux avec des coupes aux formes amples :
ce sont les crinolines de guerre, qui nécessitent de grands métrages. Mais, au fil de la guerre, les temps deviennent difficiles, et les femmes sont forcées de composer avec les restrictions, pour rester élégantes, ou vivre commodément leur nouveau statut de femmes au travail. Inspirés par luniforme masculin, le "tailleur" apparaît et les poches se multiplient dans le vêtement féminin. Les figures de linfirmière, de louvrière ou de lépouse en deuil se généralisent et se disputent la place dans les magazines. Une certaine image de la frivolité féminine, jugée incompatible avec les souffrances des combattants, est considérée sévèrement, surtout à la fin du conflit, lorsque les soldats rentreront chez eux. Mais, les épouses ont pris des habitudes dindépendance peu appréciées et les libertés féminines nouvellement acquises en viendront à être combattues, y compris dans le vêtement, en dépit dune réelle évolution de la condition féminine.
Comment la guerre accélère-t-elle la modernisation du vêtement féminin ? De quelle manière lindustrie de la couture et du textile sadaptent-elles face aux contraintes de la guerre ? Comment le travail féminin, le deuil, les relations intimes et familiales entre le front et larrière, et la question de lémancipation féminine sont-ils perçus à travers le prisme de la mode ? Telles sont les questions posées par lexposition, dans un parcours qui part de lengagement de la haute couture à lavènement des uniformes de larrière, jusquà lévocation des ruptures sociétales, notamment la problématique coexistence de la femme idéale rêvée par les poilus et de la femme active engagée, amenée pourtant à reprendre ses activités domestiques à la fin du conflit.
Constituée de nombreux documents de la bibliothèque Forney (périodiques, affiches, cartes postales, catalogues commerciaux
), l'exposition doit aussi beaucoup aux collections dautres institutions culturelles de la Ville de Paris, un certain nombre de costumes provenant du musée Galliera, des modèles avec échantillons de tissu jamais exposés ayant été confiés par les Archives de Paris, de même que certaines photos et affiches issues de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et de la bibliothèque Marguerite Durand. Dautres organismes extérieurs tels que le musée de la Grande Guerre de Meaux, la Bibliothèque Nationale de France, le service du patrimoine de Lanvin et celui de Chanel, ainsi que des collectionneurs privés nous ont aussi prêté des pièces, parfois exceptionnelles, qui couronneront le parcours.
Lexposition dont le commissariat est assuré par Sophie Kurkdjian et Maude Bass-Krüger, docteurs en histoire de la mode, en collaboration avec Béatrice Cornet de la bibliothèque Forney, se fait avec laide de Paris Bibliothèques. Sa scénographie est assurée par Anne Gratadour, et le graphisme signé par Jeff Gaudinet.